Histoire de lignes oubliées...

Ligne de Pressins à Virieu-le-Grand

Caractéristiques de la ligne

Type :
Intérêt général
Écartement :
Voie normale
Longueur :
47,011 km
Numéro de la ligne :
904 000
Nombre de voies :
Voie unique
Déclivités maximales :
15 mm/m vers Virieu-le-Grand, 12 mm/m vers Pressins
Concessionnaire :
Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée

Historique de la ligne

Déclaration d'utilité publique :
Pressins - Virieu-le-Grand :03/07/1875
Concession :
Pressins - Virieu-le-Grand :03/07/1875, approuvée le même jour
Ouverture :
Belley - Virieu-le-Grand :30/08/1880
Pressins - Belley :24/09/1884
Fermeture aux voyageurs :
Pressins - Belley :15/05/1939
Belley - Virieu-le-Grand :20/05/1940
Fermeture aux marchandises :
Saint-Didier-d'Aoste - Brégnier-Cordon19/06/1940
Pressins - Saint-Didier-d'Aoste :31/01/1954
Brégnier-Cordon - Peyrieu :27/09/1981 (1)
Peyrieu - Virieu-le-Grand :automne 2017
Déclassement :
Saint-Didier-d'Aoste - Brégnier-Cordon30/11/1941
Pressins - Saint-Didier-d'Aoste (73,400 - 84,163) :12/11/1954
Brégnier-Cordon - Murs-Gelignieux (87,753 - 89,600) :23/06/1982
Murs-Gelignieux - Peyrieu (89,600 - 96,737) :09/07/1984
Dépose des voies :
Saint-Didier-d'Aoste - Viaduc sur le Rhône :inconnue
Viaduc sur le Rhône - Brégnier-Cordon :1942
Pressins - Saint-Didier-d'Aoste :automne 1955
Brégnier-Cordon - Peyrieu :vers 1985 (3)
État actuel de la ligne :
Pressins - Peyrieu :déposée
Peyrieu - Virieu-le-Grandinexploitée
  1. L'exploitation de la ligne est assurée jusqu'à l'installation terminale embranchée Ceregrain au pk 97,835.
  2. La voie est déposée dès 1982 à Brégnier-Cordon (sur environ 1,5 km) pour permettre les travaux d'aménagement du Rhône. Au delà, la voie sera déposée jusqu'au croisement avec la route D24a, soit environ 800 m après l'ancienne gare de Peyrieu. La portion de voie située entre la limite de dépose et l'installation terminale embranchée Cérégrain (soit 1,1 km) est inexploitée.

Les gares

Pressins (72,762) > Romagnieu (77,718) > Aoste (81,897) > Saint-Didier-d'Aoste (83,784) > Brégnier-Cordon (88,131) > Murs-et-Gélignieux (91,487) > Peyrieu (95,940) > Brens-Virignin (100,404) > Belley (105,361) > Chazey-Magnieu (109,164) > Chazey-Bons (112,933) > Pugieu (116,134) > Virieu-le-Grand (119,773)

Photographies et cartes postales

Entrée de la gare d'Aoste Gare d'Aoste Viaduc routier de Cordon dans les années 1950. On aperçoit une culée de l'ancien viaduc ferroviaire sous l'arche centrale du pont.
Vue de la ligne près de Brégnier-Cordon Gare de Belley Vue de la ligne peu avant Pugieu, en direction de Virieu

Historique de la ligne

La ligne de « Saint-André-le-Gaz à Virieu-le-Grand » est déclarée d'utilité publique en 1875 et concédée au PLM, conjointement avec la ligne Saint-André-le-Gaz - Chambéry, afin de desservir le sud du Bugey laissé à l'écart du tracé de la ligne de Lyon à Genève. Elle est ouverte en deux étapes, de Belley à Virieu-le-Grand en août 1880 et de Pressins à Belley en septembre 1884.

Etablit à voie unique, elle ne comporte qu'un seul ouvrage d'art significatif, le viaduc métallique à quatre travées sur le Rhône près de Brégnier-Cordon. A Aoste, elle croise à niveau la ligne d'intérêt local à voie normale du Chemin de fer de l'Est de Lyon (CFEL), ouverte postérireurement en 1884. Un raccordement est mis en service en 1887 afin de faciliter les échanges entre les deux lignes.

Exploitée sans encombre jusqu'à la seconde guerre mondiale, la ligne est fermée aux voyageurs faute d'un trafic suffisant en deux étapes de part et d'autre de Belley, en mai 1939 pour la partie Sud et un an plus tard pour la partie Nord. Le 19 juin 1940, la résistance fait sauter le viaduc métallique sur le Rhône, ainsi que son voisin routier à câbles, coupant la ligne en deux sections. Devant la faiblesse du trafic marchandises et la pénurie d'acier, il est décidé de ne pas reconstruire le viaduc, entrainant la fermeture de la section centrale de la ligne et son déclassement dès novembre 1941.

Le 15 avril 1943, la SNCF signe un traité avec le CFEL afin que ce dernier reprenne l'exploitation de la ligne entre Pressins et Aoste. A cette fin, le CFEL met en service en 1944 un nouveau raccordement entre sa ligne et celle de la SNCF, orienté vers le Sud (le raccordement d'origine est orienté vers le Nord), évitant aux trains de rebrousser. Toutefois, compte-tenu de la faiblesse du trafic, le CFEL renonce dès 1946 à cette prestation, entrainant la fermeture et le déclassement de ce tronçon en 1954, avant sa dépose à l'automne 1955.

Sur la partie Nord de la ligne, la desserte marchandises est assurée jusqu'à Brégnier-Cordon. Au milieu des années 1970, l'entreprise Cérégrain construit une installation de stockage de céréales au Nord de Peyrieu, ce qui apporte un trafic supplémentaire à la ligne. Toutefois, au début des années 1980, les travaux d'aménagement du Rhône entraine la fermeture de la ligne entre Peyrieu et Brégnier-Cordon. La desserte se limite depuis à l'entreprise Ceregr'Ain, unique client de la ligne, assurée par de lourds trains de céréales (une cinquantaine par an environ).

Des travaux de renouvellement de la voie et de remise à niveau ont été réalisés au cours des années 2000 afin de péréniser l'avenir de la ligne, bien que menacée à plusieurs reprises de fermeture. Toutefois, la voie reste en mauvais état sur une bonne partie du parcours, ce qui entraine la fermeture de la ligne en novembre 2009. Annoncés et reportés à plusieurs reprises, les travaux de renouvellement de la voie (sur plus de 18 km), d'un coût global de 6,5 millions d'euros, sont finalement menés à l'été 2013. Ils doivent permettre l'exploitation de la ligne pendant 15 ans sans travaux autres que ceux de maintenance. Après une dernière bataille administrative entre RFF et la SNCF, la ligne a finalement été réouverte en avril 2014.

Cependant, cette réouverture a été de courte durée puisque les trains n'auront circulé que pendant... 3 ans ! En effet, en novembre 2017, la SNCF annonce à la coopérative Terre d’Alliances que suite à des incidents techniques sur la ligne, celle-ci est désormais considérée comme dangereuse. Faute d'accord sur un financement des travaux (investissement immédiat de 600 000 € et de plus de 6 M€ à plus long terme), les circulations n'ont pas reprises.

Depuis juillet 2008, l'association « Les Vélos Rails du Haut-Bugey » exploite des vélos-rail entre les gares de Pugieu et de Virieu-le-Grand sur 2,5 km.

Sites à visiter

Bibliographie

Mise à jour : 28 octobre 2019