Histoire de lignes oubliées...

Ligne de Lyon-Saint-Paul à Montbrison

Caractéristiques de la ligne

Type :
Intérêt général
Écartement :
Voie normale
Longueur :
77,9 km
Nombre de voies :
Double voie et voie unique
Numéro de la ligne :
782 000
Déclivités maximales :
18 mm/m dans les deux sens
Concessionnaires :
MM. Lucien et Félix Mangini (16/10/1869)
Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est (07/05/1872)
Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerannée (20/11/1883)

Historique de la ligne

Déclaration d'utilité publique :
Lyon-Saint-Paul - Montbrison :19/06/1868
Concession :
Lyon-Saint-Paul - Montbrison :08/05/1869, approuvée le 16/10/1869
Ouverture :
L'Arbresle - Sain-Bel :21/11/1873
Lyon-Saint-Paul - L'Arbresle :17/01/1876
Sain-Bel - Montbrison :17/01/1876
Fermeture aux voyageurs :
Sainte-Foy-l'Argentière - Montbrison :17/01/1938
L'Arbresle - Sainte-Foy-l'Argentière :06/09/1955
Fermeture aux marchandises :
Grézieux-le-Fromental - Montbrison :vers 1941
Boisset-le-Cerizet - Grézieux-le-Fromental :vers 1945
Sainte-Foy-l'Argentière - Meys :01/12/1950
Meys - Viricelles-Chazelles/Lyon :01/12/1952
Viricelles - Montrond-les-Bains :03/04/1972
Montrond-les-Bains - Boisset-le-Cerizet :vers 1990
Carrière de La Patte - Sainte-Foy-l'Argentière :vers 1990
Sain-Bel - Carrière de La Patte :31/12/2019
Réouverture aux voyageurs :
L'Arbresle - Sain-Bel :02/09/1991
Réouverture aux marchandises :
Carrières de la Loire (Bellegarde) - Montrond-les-Bains :avril 2003
Retranchement / Déclassement :
Grézieux-le-Fromental - Montbrison :30/11/1941 (déclassement)
Boisset-le-Cerizet - Grézieux-le-Fromental (67,573 - 71,798) :12/11/1954 (déclassement)
Sainte-Foy-l'Argentière - Viricelles (42,850 - 51,704) :13/02/1964 (déclassement)
Viricelles - Montrond (51,704 - 63,290) :26/07/1973 (déclassement)
Montrond-les-Bains - Boisset-le-Cerizet (63,878 - 67,354) :15/04/2002 (retranchement)
Montrond-les-Bains - Boisset-le-Cerizet :17/06/2009, 07/09/2009, 20/10/2009, 24/11/2009 (déclassement)
Dépose des voies :
Grézieux-le-Fromental - Montbrison :vers 1941
Fontannes - Grézieux-le-Fromental :vers 1945
Boisset-le-Cerizet - Fontannes :années 1960
Sainte-Foy-l'Argentière - Viricelles :années 1960
Viricelles - Montrond-les-Bains :vers 1975
Montrond-les-Bains - Boisset-le-Cerizet :2008 à 2012
État actuel de la ligne :
Lyon-Saint-Paul - L'Arbresle - Sain-Bel :service voyageurs
Sain-Bel - Sainte-Foy-l'Argentière :inexploitée
Sainte-Foy-l'Argentière - Carrières de la Loire (Bellegarde) :déposée
Carrières de la Loire (Bellegarde) - Montrond-les-Bains :service marchandises
Montrond-les-Bains - Montbrison :déposée

Informations complémentaires

Reconstruction de la ligne entre les carrières de la Loire et Montrond-les-Bains

La reconstruction de la ligne entre les carrières de la Loire (Bellegarde) et Montrond-les-Bains en 2002 s'est faite avec une réutilisation partielle de la plateforme. En effet, des modifications de tracé ont été rendues nécessaires par l'aliénation de l'ancienne plateforme, notamment à la traversée de Bellegarde-en-Forez et dans la vallée de l'Anzieux.

Voie verte

Une voie verte a été ouverte en 2012 sur la commune de Montrond-les-Bains comprenant le viaduc sur la Loire.

Les gares

Lyon-Saint-Paul (0,000) > Lyon-Gorge-de-Loup (1,797) > Ecully-La-Demi-Lune (3,921) > Tassin (5,677) > Le Méridien (6,900) > La Ferrière (7,362) > Charbonnières-les-Bains (8,714) > Casino-Lacroix-Laval (9,500) > La Tour-de-Salvagny (11,207) > Charpenay (14,600) > Lentilly (15,987) > Fleurieux-sur-L'Arbresle (18,721) > L'Arbresle (22,699) > Sain-Bel (25,525) > Bessenay (30,243) > Courzieu-Brussieu (33,725) > Sainte-Foy-L'Argentière (42,075) > Meys (49,6xx) > Viricelles-Chazelles/Lyon (52,6xx) > Bellegarde-en-Forez (59,4xx) > Montrond-les-Bains (63,217) > Boisset-le-Cerizet (66,639) > Grézieux-le-Fromental (72,0xx) > Montbrison (77,9xx)

Carte de la ligne

Carte de la ligne
Extrait de la carte Michelin n°70, édition provisoire de 1940
(cliquez sur la carte pour l'agrandir)

Carte de la ligne
Extrait de la carte Michelin n°70, édition provisoire de 1940
(cliquez sur la carte pour l'agrandir)

Histoire

Ouverture

Ébauche d'une liaison Lyon - Bordeaux par Clermont-Ferrand et Périgueux qui ne sera jamais réalisée, la ligne de Lyon à Montbrison est déclarée d'utilité publique en 1868 et concédée l'année suivante aux frères Lucien et Félix MANGINI, fondateurs de la Compagnie du Chemin de fer de la Dombes, qui ont ouvert en 1863 la liaison Lyon - Bourg-en-Bresse. La guerre franco-prussienne retarde le début des travaux et ce n'est que le 21 novembre 1873 qu'ouvre la courte section médiane L'Arbresle - Sain-Bel. Les deux autres parties de la ligne qui nécessitent la construction d'importants ouvrages d'art ne sont mises en service que deux ans plus tard, le 17 janvier 1876. L'année suivante, une seconde voie est posée entre Lyon-Saint-Paul, origine de la ligne, et Charbonnières-les-Bains pour faire face au trafic important attendu de cet établissement thermal. Le 28 juillet 1881, deux traités sont conclus avec le PLM, l'un pour l'affermage du réseau, l'autre pour son rachat. Ils sont approuvés le 20 novembre 1883 et le PLM reprend alors l'exploitation des lignes.

Itinéraire

L'origine de la ligne se trouve dans la gare terminus de Lyon-Saint-Paul, au pied de la colline de Fourvière, dans une boucle de la Saône. Dès la sortie de la gare, elle s'engouffre sous la colline de Fourvière par un tunnel de 1400 m. Elle dessert la gare de Lyon Gorge-de-Loup, enjambe l'artère impériale Lyon - Dijon (un raccordement en gare de Gorge-de-Loup permet de rejoindre cette ligne en direction de Lyon Vaise) pour poursuivre sa route vers l'Ouest. En gare de Tassin, elle croise la ligne Lozanne - Givors, puis s'élève régulièrement en direction du Nord-Ouest à travers les collines de Charbonnières, La Tour-de-Salvagny et Lentilly avant de redescendre vers L'Arbresle, gare de correspondance avec la transversale Lyon - Roanne qu'elle atteint après une large boucle vers le Sud-Ouest.

Au delà de l'Arbresle, la voie unique remonte la vallée de la Brévenne, dessert Sain-Bel et plusieurs autres localités avant d'arriver à Sainte-Foy-L'Argentière, actuel terminus de la ligne. Le tracé compte plusieurs viaducs et tunnels entre Sain-Bel et Sainte-Foy-L'Argentière et desservait autrefois des mines, carrières et tuileries. Elle franchit la limite départementale entre le Rhône et la Loire peu après Meys sous le tunnel de Viricelles (625 m) avant d'entrer en gare de Viricelles-Chazelles/Lyon, point de correspondance avec l'ancien tramway de Saint-Symphorien-sur-Coise. La ligne redescend ensuite la vallée de l'Anzieux en direction de l'Ouest pour atteindre la plaine du Forez où elle croise à niveau l'axe Roanne - Saint-Étienne en gare de Montrond-les-Bains. Elle traverse ensuite la Loire par un viaduc de 420 m, puis, par un tracé quasi rectiligne, atteint la gare de Montbrison, point de jonction avec l'artère Clermont-Ferrand - Saint-Étienne via Thiers

Desserte

Au début du XXe siècle, la desserte est assuré par quatre omnibus couvrant l'intégralité du parcours, plus un limité à Viricelles. Par contre, la desserte de banlieue est beaucoup plus fournie avec sept trains pour l'Arbresle, neuf pour Charbonnières et deux pour Tassin, sans compter quelques trains légers à destination de Villefranche-sur-Saône qui empruntent le tronc commun Lyon-Saint-Paul - Lyon Gorge-de-Loup. En 1911, la gare de Tassin devient une gare de bifurcation avec l'arrivée de la ligne Paray-le-Monial - Givors.

Déclin de moitié occidentale

Les années d'entre-deux guerres voient le trafic décliner fortement à l'extrémité occidentale de la ligne où un service d'autocars se substitue partiellement aux trains à partir des années 1930 entre Viricelles et Montbrison, puis totalement le 17 janvier 1938 entre Sainte-Foy-L'Argentière et Montbrison. Entre L'Arbresle et Sainte-Foy-L'Argentière, un seul train mixte circule encore les samedis, dimanches et fêtes. Il est interrompu quelques semaines pendant l'année 1940. Peu de temps après l'armistice, la section Grézieux-le-Fromental - Montbrison au trafic marchandises insignifiant est fermée et déposée. Quelques années plus tard, le tronçon Boisset-le-Cerizet - Grézieux-le-Fromental subit le même sort.

Les années 1950 sont marquées par l'abandon progressif de la moitié occidentale de la ligne : le 1er décembre 1950, la section Sainte-Foy-L'Argentière - Meys est fermée à tout trafic, suivit de la section Meys - Viricelles-Chazelles/Lyon le 1er décembre 1952. Le 6 septembre 1955, le train mixte L'Arbresle - Sainte-Foy-L'Argentière est supprimé à son tour. La desserte Viricelles - Montbrison cesse au printemps 1972 et sa voie déposée vers la fin des années 1970. Seule reste ouverte la courte section Montrond-les-Bains - Boisset-le-Cerizet pour desservir une scierie. Après l'arrêt de cette desserte, probablement vers 1990, cette section est retranchée en 2002 puis déclassée en plusieurs étapes en 2009 par RFF. Le 1er avril 2008, une première section de la voie est déposée à proximité du viaduc sur la Loire sur la commune de Montrond-les-Bains. Suivront plusieurs autres tronçons dans les jours et années suivants pour permettre la création d'une voie verte entre la gare et le viaduc sur la Loire (inclus).

Au début de l'année 2002, une voie de desserte a été construite entre Montrond-les-Bains et les Carrières de la Loire (9 km) situées au début de la vallée de l'Anzieux sur la commune de Bellegarde-en-Forez. La plateforme de la ligne a été partiellement réutilisée, retrouvant les trains trente ans après les avoir vu disparaître. Cette nouvelle desserte a été inaugurée le 22 avril 2003.

Croissance de moitié orientale

Trafic voyageurs

Le 15 janvier 1953, le tronçon Lyon-Saint-Paul - Lyon Gorge-de-Loup est électrifié en 1500 V continu pour servir de tête de ligne à des trains en direction de Lyon-Vaise. Cette électrification est prolongée le 22 mai 1954 jusqu'à Charbonnières. Cependant, il apparaît que l'électrification est peu économique pour les seules navettes Lyon-Saint-Paul - Charbonnières, celles pour L'Arbresle étant assurées par des autorails. Les installations sont donc mise hors-tension en 1984.

Suite à l'ouverture de la ligne D du métro lyonnais en correspondance avec la gare de Gorge-de-Loup, la section L'Arbresle - Sain-Bel a été rouverte au trafic voyageurs en 1991, financée par le département du Rhône puis par la région Rhône-Alpes. Elle compte dix-huit aller-retour quotidiens en semaine au départ de Lyon-Saint-Paul le matin et le soir, des dessertes étant également assurées le weekend. Un nouvel arrêt a été créé entre La Tour de Salvagny et Charbonnières, Casino-Lacroix-Laval, pour la desserte du Casino Le Lyon Vert.

Dans le cadre du projet ferroviaire de l'Ouest Lyonnais (mise en service d'un tram-train), la section Lyon-Saint-Paul - Sain-Bel a subit de profonds changements : électrification complète en 1500 V (avec réutilisation des installations hors-tension depuis 1984 entre Lyon et Charbonnières), doublement de la ligne entre Lyon-Gorge-de-Loup et Tassin (sauf tunnel des deux Amants), renouvellement de voie, etc. La mise en service a eu lieu en septembre 2012.

La réouverture de la ligne aux voyageurs entre Sain-Bel et Sainte-Foy-l'Argentière est régulièrement évoquée par les associations et les collectivités locales, mais sans réelle perspective à ce jour.

Trafic marchandises

Entre Lyon-Saint-Paul et l'Arbresle, le trafic marchandises, qui ne concerne plus que quelques gares, se tarit progressivement pour cesser définitivement dans le courant des années 1990 au profit exclusif du trafic voyageurs.

Dans la vallée de la Brévenne, le tronçon L'Arbresle - Sainte-Foy-l'Argentière, dépourvu de sa desserte voyageurs, est maintenu en activité pour le trafic marchandises, alimenté notamment par l'expédition de granulats des carrières situées à Brussieu. Cette desserte se limite au début des années 1990 à la seule carrière de La Patte, dont l'embranchement est situé vers le pk 38+000. Au-delà vers Sainte-Foy-l'Argentière, le service marchandises est abandonné.

Durant les années 2010, les menaces de fermeture planent sur la section entre Sain-Bel et la carrière de La Patte exploitée par Lafarge. En effet, la voie devient de plus en plus vétuste et des travaux doivent être menés pour pérenniser la ligne. Bien que le seul trafic marchandises soit destiné à l'expédition de granulats pour les chantiers ferroviaires, SNCF Réseau refuse de financer seule les travaux. L'engagement de l’État est modique, et les collectivités territoriales ne veulent pas participer au financement. Face à ce statu quo, SNCF Réseau ferme la ligne à la fin de l'année 2019. Lafarge démantèle son embranchement ferroviaire à la fin de l'année 2020 pour le transférer sur son site du Val d'Azergues, situé à 25 km par la route, que les camions emprunteront désormais pour acheminer les granulats avant leur chargement dans les wagons...

Train touristique

Depuis l'été 1989, la section entre L'Arbresle et Sainte-Foy-l'Argentière est animée les dimanches d'été par un train touristique exploité par l'association Chemin de fer touristique de la Brévenne. Cette exploitation cesse à la fin de la saison 2012 en raison du mauvais état de la voie entre la carrière de La Patte (extrémité de l'exploitation marchandises) et la gare de Sainte-Foy-l'Argentière, ce qui conduit RFF (aujourd'hui SNCF Réseau) a interdire les circulations sur cette section. Malgré de multiples démarches, les autorisations ne seront pas obtenues pour une reprise des circulations. En 2016, une crue endommage le ponceau qui franchit le ruisseau de Lafay en amont de la gare de Sainte-Foy-l’Argentière...

Ce n'est finalement qu'en 2021 qu'une convention de transfert de gestion et de mise à disposition de la ligne entre la carrière de la Patte et Sainte-Foy-l’Argentière est signée entre SNCF Réseau, la Communauté de Communes des Monts du Lyonnais et le Chemin de Fer Touristique de la Brévenne. Cette signature permet à l'association de commencer en juin 2021 les opérations de débroussaillage et de remise en état de la voie ferrée et de ses abords depuis la gare de Sainte-Foy-l'Argentière. La reprise des circulations est prévue en mai 2023 à bord de draisines entre la gare de Sainte-Foy-l'Argentière et le ruisseau de Lafay, dont le franchissement doit être reconstruit ultérieurement.

Sites à visiter

Bibliographie

Mise à jour : 8 mai 2023